A quoi ça sert d’aimer ?

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 « Le monde pédé est dur et sans pitié ». Combien de fois ai-je entendu cette phrase en faisant allusions aux amours gay. Moi qui vient du monde hétéro pour passer du côté obscure de la force je me demande si ceux qui prononcent cette phrase ont déjà regardé bien en face, le monde dans lequel ils évoluent. Hétéro ? Gay ? Le monde est dur et impitoyable pour tout le monde. Les gens sont de moins en moins prêts à s’engager et à s’investir dans une histoire durable et construite même si tout le monde aspire à se caser et à vivre le Grand Amour qui leur assurera leur confort affectif qui leur fait tant défaut. Oui mais….

Le monde est fou ! Le monde vit à l’heure de la grande distribution et de la grande consommation qui va avec. Il suffit de regarder le contenu des petites annonces postées sur les sites de rencontres toutes tendances sexuelles confondues.

Chacun fait son marché sur le Net comme on le fait avec un catalogue IKA en poche : Il faut qu’il/elle soit comme ci et comme ça, qu’il/elle n’ai ni ci ni ça ni ça encore mais qu’il/elle ait impérativement ci et ça …. Et puis il doit être ainsi (description précise et détaillée (taille, poids, couleur de cheveux, des yeux, forme de la bouche, aspect physique, pas de kilos en trop, autant de critères qui, mit bout à bout qui ne laissent aucune place à la fantaisie. On croit rêver … les gens cherche leur moitié dans le rayon poupées mannequins ! Ken ou Barbie, à vous de choisir ! Heureusement qu’on ne peut choisir son gosse de cette façon ! Sim City je te salue ! Bonjour les armées de clones dans nos rues ! Ah j’oubliais le plus important il faut impérativement qu’il/elle n’ait pas plus de 30 ans ! Aaaah jeunesse éternelle, quand tu nous tiens ….

Et puis se caser rime avec fidélité… Confort affectif et vie de couple ne fait pas bon ménage avec batifolage et libertinage cela, qu’on soit gay ou hétéro. Combien d’annonces mentionnent ces mots : « ne vit pas seul », « besoin de discrétion », « En couple mais besoin de voir ailleurs », etc … Et que dire des tchats avec leurs dragueurs hards « tu baises ? », « Cherche plan direct », « j’arrive tu me reçois à poils et je te baise » ou pire « j’arrive je te saute et tu ne dis pas un mot »… Et dois-je vous parler de ces lieux de dragues glauques où l’on tourne des heures les pieds dans la boue, où l’on choisi son partenaire comme dans un marché aux bestiaux, où l’on consomme du sexe sans même s’être adressé un mot, où le son même d’une voix est prohibée ?

Misère sexuelle et misère affective se conjugue à l’internet et aux aires de repos nocturnes.

Le genre humain se condamne-t-il à vivre seul ? Reclus chez lui, scotché devant son écran d’ordinateur avec pour seul outil de conversation msn ? Sans rire, combien de fois me suis-je retrouver un soir à dialoguer avec un pote habitant un quartier de la ville pas si éloigné du mien et quand lasser de taper de longues et interminables explications je lui demandai « tu veux pas qu’on se retrouve au bar machin-truc, je t’offre un verre et on continue la conversation » je me voyais répondre « Bah non… j’ai pas envie de sortir.. » Merde je t’offre un pot ! C’est moi qui rince ! Et même pour ça bah on n’a pas envie de sortir ! On ne sait plus communiquer ! Quand on dit bonjour dans la cage d’escalier d’un immeuble, on est regardé de travers « qui c’est celui-là ! Je ne le connais pas ! » Qu’on se le dise, maintenant faut connaître les gens pour avoir le droit de leur dire bonjour… Sinon ? Bah passe ton chemin et fais pas chier. Et que dire des salles de cinéma où on laisse systématiquement une place vide entre soi et .. le voisin ! Même phénomène dans les trains, ces derniers sont-ils bondés. On s’en fout ! On dépose son manteau ou blouson, ses paquets et autres effets sur le siège d’à côté (au lieu de les ranger dans les porte-bagages prévus pour ça) afin d’être sûr que personne ne posera son auguste cul à côté de soi…

Le monde entre dans une ère glacière… Les relations humaines se figent dans l’enfer de glace que l’humanité lui prépare…

Le genre humain se condamne à vivre seul. Comme d’habitude, il va tout naturellement vers la facilité. Surmonter des difficultés, autant d’obstacles qui l’empêche d’avancer sans trop se poser de questions est tellement plus compliquer et emmerdant. Personne ne veut plus se prendre la tête avec des conneries comme s’engager dans une vie à deux qui obligera forcément l’un ou l’autre (voir les deux) à faire des concessions !

Donner ? Moi ? Que nenni ! Je prends, je vole au besoin, mais pas question de donner qui que ce soi ! J’veux qu’on m’aime ! J’veux qu’on s’occupe de moi… qu’on soit disponible pour moi tous les à chaque fois que j’aurais besoin… mais seulement quand j’ai besoin OK sinon, bah t’es lourd mon pote. Lâche-moi. Laisse-moi un peu d’air pour respirer et aller et venir à ma guise… voir qui je veux quand je veux … baiser qui je veux, quand je veux, et tout ça, bien sûr, sans avoir à te rendre compte de quoi que ce soit ! Après tout, j’ai droit à un jardin secret non ? Tu as besoin de moi ? Tu ne supportes pas de me voir aussi souvent que tu le souhaiterais ? En somme, tu es un pot de glue qui ne vit que pour moi ? M’enfin, tu m’étouffes ! Tu me comprends pas ? C’est ma vie et elle et trop courte pour que tu me prennes la tête. J’en fais ce que je veux et je ne te dois rien…Et si t’es pas d’accord, c’est que nous n’avons rien à faire ensemble !

En revanche, à L’inverse, toi, si tu me veux, tu me dois tout ! Tu te dois d’être magnifique à regarder (t’as grossi, vire-moi de demi kilo en trop), je dois tout savoir de toi, ce que tu fais, qui tu vois, où tu vas… Tu dois être là quand je t’appelle… Ne jamais me faire attendre, répondre aux moindre de mes désirs, être là quand j’ai envie de baiser, là quand j’ai envie de partir en week-end, là quand j’ai pas envie d’être seul, là quand j’ai tout bonnement besoin de toi et toujours, toujours, toujours : fermer ta gueule !

Gay ou hétéros même schémas, même canevas. Cependant une différence existe et pas des moindre. L’homme étant davantage fait pour la chasse (sur le plan sexuel, cela va de soit) que les femmes, il est certain qu’un couple homo étant formé de deux chasseurs posera doublement le problème des infidélités. Le sachant (les gay ne sont pas dupes) ils acceptent bon gré mal gré que le partenaire puisse aller voir ailleurs en se donnant pour le coup le même droit. C’est de cette façon que l’on se trouve en présence de ces couples dits « libres » tant enviés par les hétéros (mâles cela va sans dire). C’est ainsi que bon nombre d’annonces fleurissent sur les sites de rencontres gay avec la mention, « Suis en couple PaCSé mais libre. Ch mec pour plan sans lendemain ». De quoi laisser dubitatif non ? Que sera ce couple dans quelques années ? A quoi ressemble leur vie sexuelle ? Sentimentale ? Quelle place peut bien avoir le conjoint dans une histoire « d’amour » de ce type ? Ces questions restent posées, à ceux qui vivent ces choses de me répondre en leur âme et conscience …

Seuls… Nous sommes voués à vivre et surtout vieillir seuls. Passé soixante ans, un homo n’est plus qu’une vieille tante liquéfiée incapable de toute sexualité, dont personne ne veut, promis à l’abattoir des tarlouzes. Et en attendant ? bah on se pissera dessus sans aucun accompagnement parce que, vous comprenez, le vieux de la 15, bah il est pédé et on veut pas attraper le SIDA ! Il ne l’a pas nous dit-on ? Pas grave ma brave dame, moi, vous savez, je veux pas prendre de risque, j’ai des enfants à nourrir moi ! Hey je suis honnête moi !

Personnellement, ce n’est pas vieillir qui m’ennuie. La vieillesse ne me fait pas peur. C’est vieillir seul qui me « terrorise ». Vieillir sans avoir quelqu’un dans ma vie avec qui échanger sur nos ressentis, nos angoisses… personne pour me rassurer. Personne à rassurer… Personne pour prendre soin de moi comme je prendrais soins de lui… La solitude est pire que tout. Je parle de la solitude, la vraie. Je ne parle pas de celle que l’on recherche pour s’isoler un peu afin de réfléchir sur la façon dans on va résoudre un problème donné, ou pour construire une maquette, classer ses timbre, lire un bon bouquin… je parle de cette solitude lourde, poisseuse, qui nous oblige à manger notre soupe froide, le soir face au mur silencieux d’une cuisine de banlieue avant de regarder la télé, les yeux éteints de tout espoir de vivre.. Je parle de cette solitude qui nous accompagne le soir, dans un lit froid que toutes les couettes du monde ne réussissent pas à réchauffer… Je parle de cette solitude qui font de chaque jour un enfer de silence, froid comme la mort qui n’en fini pas de se faire désirer et qui ne vient pas comme pour en rajouter encore au calvaire quotidien…

Alors ? Vaut-il mieux vivre de façon Gay ou hétéro ? Est-il plus simple de trouver à se caser quand on est hétéro ? Être homo est-il synonyme d’une vie de solitudes, de galères, de misères sexuelles autant qu’affectives ? Pas si sûr. En revanche, ce qui est sûr c’est que la vie à deux n’est pas un long fleuve tranquille et qu’il faut la mériter. Puis, quand on la tient enfin, on doit tout faire pour la garder. Rien n’est acquis ! La flamme peut s’éteindre, à chacun de nous de faire en sorte pour qu’elle de meure pas en apprenant à donner et à recevoir, à être attentif à l’autre, à lui donner la place qui lui revient dans nos cœurs, à le reconnaître comme étant notre coéquipier de vie et ceci, aussi longtemps qu’il nous sera donné de vivre…

Souvenez-vous, un jour chacun de nous se trouvera au soir de sa vie, et, qu’y aura-t-il de plus terrible que de se rendre compte qu’on a vécu plein de choses mais qu’on les a faites seuls, sans le monidre échanges sans le moindre amour ? Une vie sans amour, est-ce possible ? Ne pas aimer tout en étant aimé en retour, n’est-ce pas ça ce qui s’appelle avoir raté sa vie ?

Forts de tout ceci, êtes-vous prêts pour le grand saut ?

Les caps ou grandes étapes à franchir

Le cap des 3 ans

Il paraît que l’amour dure 3 ans. Les cause de l’essoufflement seraient le changement de perception de l’autre, la routine… Au bout de 3 années de relation, l’expression « l’amour rend aveugle » semble disparaître. La magie des premiers temps s’effrite, les étoiles dans les yeux s’éteignent subrepticement, pour laisser place à la réalité qui est parfois nettement moins attrayante que les premiers mois d’une relation. On prend ses aises. On se montre sous son vrai visage. On n’est moins attentif à l’autre. Parfois l’égoïsme de l’un prend le dessus et s’affirme. On prend conscience que finalement notre conjoint.e n’est pas si parfait.e. même si on s’en doutait quand même un peu.  

Le cap de Bonne Espérance (le pire de tous celui des 7 ans)

Quand l’amour résiste au premier cap des trois années, rien n’est joué encore …  Le cap des 7 ans est fréquemment évoqué, et de ce fait, redouté. Au bout de 7 ans, les couples auraient tendance à se remettre en question. Et si l’amour avait laissé place à une profonde affection ? On se connaît par cœur, ce qui est un sentiment à la fois rassurant et effrayant. Sans compter que certains couples s’aperçoivent qu’ils n’ont finalement pas construit grand-chose ensemble et que leur relation n’évolue pas dans le sens souhaité.d’autres au contraire ont choisi des voies différentes et leurs regards ne se portent plus vers la même direction. Chacun a évolué mais pas dans le même sens que l’autre. Enfin le pire, l’un des deux (voir les deux) se rend comte qu’il n’est plus attiré par ce qui était avant « sa moitié » et que l’amour s’en est allé sans que rien n’ai pu être tenté pour le retenir et le raviver. On s’aperçoit, mais trop tard que l’on n’a plus rien en commun.. Et la grande question s’impose : Que fait-on maintenant ? La réponse n »ayant pas sa place dans cet article, on en reparlera dans un autre ….

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