La France m’insulte ! La France m’humilie ! La France m’assassine ! Les français sont et seront responsables de leurs actes !

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Pourquoi tant de haine ?

A Gay Graffiti nous avons reçu cette lettre (longue lettre qui pourrait décourager ceux pour qui la lecture fait pousser une vague d’urticaire !). Mais elle vaut la peine d’être lue jusqu’au bout. Elle apporte la lumière à tous ceux et celles qui actuellement sont humiliés, bafoués, terrassés dans leurs dignité d’Hommes et de Femmes homosexuelles.

Nous la publions, in extenso, afin de répondre, nous aussi, à toute cette haine déversée par de bons français, bien pensants, donneurs de leçons, pour qui, la société dans son ensemble n’a d’image que celle qu’ils voient de leurs étroites fenêtres. Ne juger les autres que par soi-même. Vouloir une société à l’image de leurs aspirations occultant ainsi, ce qui fait l’Homme, l’être humain dans sa diversité et son Histoire au travers de toutes les civilisations, anciennes, actuelles, et à venir. On sait où mène l’obscurantisme : Le fanatisme et l’étroitesse d’esprit ont mené et mènent encore à la dictature et au génocides. Le monde n’est pas fait de 0 ou de 1, ni de blanc ou de noir, de portes fermées ou ouvertes. Il existe, pour rappel, des portes entre ouvertes, tout un nuancé de gris et d’autres couleurs, quand aux chiffres, il en faut au moins 10 (0 1 2 3 4 5 6 7 8 9) et à partir desquels on peut compter et dénombrer à l’infini la quantités d’idioties et d’inepties proférées, en ce moment, dans nos rues, dans les médias, sur les bancs de nos institutions….

Bonne lecture (et laissez-nous vos commentaires à la fin, pros ou antis ils seront le reflet de la pensée humaine, si tant est que l’Homme pense…)

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Je ne suis rien, je ne suis personne.

Un citoyen français qui, jusqu’il y a peu, vivait sa vie comme tant d’autres, ni dans la joie, ni dans la peur, juste dans la passivité de nos existences actuelles et la sérénité de son épanouissement personnel.

Mais, n’en déplaise à certains, je suis depuis peu un français traqué. Un français méfiant. A la fois angoissé et en colère. Un français insulté, humilié, rabaissé. Cette angoisse est de votre fait, de votre faute. Votre faute à tous. Car il me semble très clair que le climat actuel tient autant de ceux qui l’initient, que de ceux qui ne font rien, voire en rient.

En l’espace de quelques mois, j’ai appris que mon homosexualité représentait une menace pour la famille, pour les enfants, pour la société, pour la civilisation. J’ai découvert aussi que j’avais des tendances polygames, zoophiles et pédophiles. Mon homosexualité serait également preuve d’une immaturité intellectuelle ou affective tendant à la déviance perverse incontrôlable et dangereuse. Cette « déviance » m’empêcherait donc de construire une relation stable et durable, à moins d’être nécessairement infidèle ou adepte d’orgies sado-masochistes. Je sais désormais que je suis incapable d’élever un enfant, car l’amour ne suffit pas, que mon immaturité me place sur le même plan intellectuel que lui, et que ma sexualité risquerait de me pousser à le violer, voir, comme disent certains de nos députés, à l’assassiner. J’ai appris aussi que ce projet de Loi de « mariage pour tous », comme tous les homosexuels, je n’en veux pas et qu’adopter un enfant n’est, là encore, que l’expression de mon immaturité et de mon égoïsme comparable à celle d’un enfant voulant un nouveau jouet. Je me suis également découvert de nouveaux liens avec Pierre Bergé, les francs-maçons, les industries pharmaceutiques commercialisant des antiviraux contre le VIH, et même Satan. J’ai aussi pris conscience que des milliers de personnes, descendues dans la rue, m’aimaient. Et que ces gens qui m’aiment aussi facilement sans me connaître étaient, plus que moi, à même de dire que l’amour que je ressentirais pour un homme que je connaitrais et avec qui je ferais ma vie serait erroné, non sincère, ou à tout le moins, pas suffisant. Je sais enfin que je suis un citoyen appartenant à un lobby, et pour lequel une partie du Code civil ne s’applique pas, mais qu’il en va de mon bien et de celui de ma société. Que je dois être heureux de pouvoir me pacser et de dire à mes parents « rendez-vous au tribunal à 11h45, j’ai réservé le ‘restau’ pour 12h, on devrait avoir fini la ‘cérémonie’ à temps ». Que je ne dois pas me plaindre car les gens m’aiment, ni m’inquiéter car les agressions contre les homosexuels sont, soit le fruit d’un complot organisé par eux-mêmes, soit des actes isolés. Et qu’enfin, je peux me montrer reconnaissant envers tous ces députés qui ont eu l’infime bonté et charité de condamner ces actes isolés, ainsi qu’envers tout ceux qui savent pour moi ce qui est bon et nécessaire pour mon épanouissement .

Alors maintenant que j’en ai appris plus sur moi et sur la place que je dois occuper, laissez moi, en guise d’expression de ma gratitude, vous en apprendre plus sur vous. Car dans une société comme la nôtre, la fin peut-elle justifier les moyens ? Aussi, n’ayant pas l’âme, ni la trempe, d’un Zola, au lieu d’un « J’accuse », permettez moi de vous offrir un « J’interroge ». Evidemment je n’ai pas la science infuse, et je n’ai pas réponse à tout. Avoir la prétention du contraire montrerait déjà mon erreur.

Mais laissez moi tout de même vous questionner.

Car la liste des interrogations suscitées par vos comportements est, à mes yeux, révélatrice du ridicule, de la pauvreté, de l’inaudibilité, de l’inintelligibilité, de la faiblesse et de la dangerosité de vos propos, actes, et pensées. Aussi, puisque depuis des mois vous stagnez dans vos argumentations, à savoir que jamais vous ne quittez la bassesse, permettez moi de vous présenter une liste non exhaustive de tout ce qui pourrait venir à nos esprits. Vous comprendrez ainsi mieux pourquoi je ne vous pardonnerai jamais. Pourquoi je n’oublierai jamais. Et pourquoi vous ne devrez pas vous étonner quand, moi aussi, je chanterai à votre mort, « Ding, dong, the witch is Dead ».

Ding, dong, the witch is Dead.

Commençons donc par cette mise en situation. Une situation que nous rencontrons tous, très régulièrement. Ce sera : « la situation pour tous ». Lorsque vous rencontrez de nouvelles personnes, postulez pour un nouveau travail, participez à un repas avec d’anciens amis, ou cousins éloignés, quelles sont les premières questions susceptibles d’être posées ? Ne vous demande-t-on pas, dans presque toutes nouvelles interactions inter-humaines, vos prénom, âge, situations professionnelle et maritale ? Ne pouvant rien quant à votre âge ou votre prénom, votre réussite professionnelle et personnelle ne vont-elles pas constituer les premiers éléments d’informations permettant de mieux vous cerner, ou juger ? D’ailleurs, en cas de célibat, ces rencontres ne s’obstinent-elles pas, de façon de plus en plus insistante au fur et à mesure que vous avancez en âge, pour dire combien il serait temps de songer à construire un couple? Ne vous disent-elles pas combien vous pouvez être prévenant, élégant et bienveillant, et qu’il n’est pas ‘normal’ que vous soyez toujours seul ? Ou qu’à défaut ces atouts devraient facilement vous aider à remédier à ce « problème » ? Et combien de ces personnes n’insistent-elles pas péniblement pour récolter un maximum d’informations sur votre vie personnelle, célibataire ou non ? Et maintenant, combien, paradoxalement, viennent critiquer le fait que certains homosexuels « s’affichent » rien que lorsqu’ils évoquent leur vie de couple? Ne disent-elles pas que l’on « se met en avant » ?

Autre point qui interpellera votre interlocuteur au sujet de votre célibat : votre capacité à constituer un partenaire de couple idéal. Beauté, intelligence, situation professionnelle, forme physique, aptitude à effectuer diverses tâches ménagères et/ou travaux de bricolage … ne sont-ils pas les éléments requis et recherchés pour déterminer votre potentiel attractif ? Car oui, ce qui est recherché avant tout, c’est votre capacité à éveiller l’attractivité d’un partenaire, et donc d’initier des sentiments affectifs, puis amoureux, chez quelqu’un.

Sommes-nous donc jusqu’ici d’accord sur le fait que, ces situations, homos comme hétéros, nous les rencontrons tous ? Et que, homo comme hétéro, les critères établis et recherchés pour la constitution d’un couple, au-delà bien entendu de la compatibilité sexuelle, restent ceux énoncés avant ?

Pourtant vous semblez prétendre, en espérant que vous excuserez la caricature légère, que le couple n’a que de froides raisons d’être qu’à travers les enfants qui y seront engendrés, expliquant ainsi que l’amour ne compte pas, ou à tout le moins, ne suffit pas. Alors pourquoi donc, lors de ces premiers échanges, avant même d’être informé de la sexualité de votre interlocuteur, ne demandez-vous pas d’abord si nous avons ou aimerions avoir des enfants ? Combien ? Et si nous avons déjà une idée des prénoms ? D’autant que si le couple est si explicitement voué à la natalité, pourquoi cette question ne vient-elle pas ? Pourquoi, par exemple, demandez-vous toujours notre type de partenaire idéal(e), sans d’ailleurs vous soucier du caractère déterministe de cette question, mais ne demandez-vous jamais ne serait-ce que les idées de prénoms pour nos enfants ? Comment pouvez-vous chercher à déterminer à ce point des « critères requis, acceptables et bénéfiques» pour les membres d’un couple, si sa seule finalité n’est que la reproduction de l’espèce ? N’est-ce vraiment pour vous que le moyen de parvenir à une fin ? Et comment cette fin, à savoir la naissance des enfants, peut-elle être, à l’inverse de la construction du couple, dépourvue de toutes envies, conceptions arrêtées et critères bien précis ? En somme, comment pouvez-vous chercher à établir la présence de critères nous poussant vers des personnes blondes, aux yeux bleus, au physique avantageux et disposant de hauts diplômes, si le seul et unique but est la reproduction ? Faut-il choisir son partenaire en fonction son patrimoine génétique ? Quels mécanismes, vous poussant à une définition déterministe et restrictive d’un partenaire, vous protège soudainement de la détermination de critères pour des enfants ? Comment expliquer votre capacité à établir des critères aussi restrictifs pour les parents ? Est-ce par curiosité ? Est-ce par volonté d’établir la meilleure correspondance « génétique » entre deux géniteurs ? Est ce un questionnement à tendance eugéniste qui se cachent derrière vos propos ? Et si l’objectif final ne doit être que l’enfant, et que les critères de recherche d’un partenaire de reproduction doivent être aussi précis, comment comptez vous prévenir, avec ce raisonnement, de l’émergence d’un « marché des adultes » ? A quel moment précis, votre raisonnement s’arrête et nous préserve d’une dérive ouvrant la porte « au meilleur des mondes », livre que vous utilisez justement en exemple à notre encontre ? Car dans le contexte où vous n’entrevoyez pour le couple que la finalité d’une naissance, votre comportement et vos questions sur les partenaires n’interrogent-ils pas sur vos intentions ? Comment expliquer alors que vous agitiez sans cesse le spectre d’une marchandisation de l’enfant quand votre conception de la naissance repose sur un tel déterminisme ? Ou, allez vous reconnaître que la finalité de ces critères quant à la recherche d’un partenaire a aussi pour fonction de donner un socle sur lequel construire une relation de confiance, d’affection et d’amour mutuels afin de constituer un foyer appréciable, épanoui et chaleureux, propice à l’accueil d’enfants ?

Ceci étant posé, passons au raisonnement suivant en poursuivant sur la construction du couple.

À vos yeux, les critères qui font de nous de bons partenaires de couple, sont-ils différents dans le cadre d’une relation homosexuelle ? Et qu’est ce qui est à l’origine de cette distinction ? Car les critères énoncés ci-avant ne s’appliquent-ils pas aussi bien aux hommes qu’aux femmes ? Comment, s’ils fonctionnent indépendamment du sexe, le simple cadre d’une sexualité, peut-il subitement dévaluer l’appréciation de ces critères ? Comment alors, ne pas penser que le problème est bien inhérent à votre rapport à l’homosexualité ? Ainsi, comment peut-on dire à quelqu’un que l’amour qu’il ressent pour un autre ne peut être institutionnalisé car il n’est pas pareil, sur la base d’une sexualité donc, et se défendre de faire des discriminations ? Et comment peut-on juger de la sincérité de l’amour des autres et dire que l’amour ne suffit pas, quand il suffit de déclarer que l’on aime des homosexuels pour se préserver de l’homophobie ?

Continuons dans notre exemple d’une première rencontre entre vous et cet individu de bonne convenance, que vous verriez bien en couple.

En apprenant son homosexualité, allez vous subitement l’imaginer rentrer chez lui au bras d’un ours en peluche ? Comment alors, en arrive t-on à l’amalgame entre des couples homosexuels, et le fantasme de couple homme-animal, homme-plante ou homme-objet ? Quels mécanismes vous manquent pour que soudain l’homosexualité d’un individu occulte délibérément chez vous des notions a priori intégrées de majorité, de consentement et d’amour réciproque ? Considérez-vous nos relations et nos sentiments à ce point inférieurs aux vôtres ? Serait-ce cette « faiblesse » qui vous laisse croire que la barrière qui interdisait la création de ce genre d’union (homme-objet …) dans un schéma hétérosexuel, puisse sauter avec un schéma homosexuel ? Nous considérez-vous « juste » différents ou inférieurs ?

Comment passe-t-on décemment de l’amour que se porte deux êtres de la même espèce, majeurs socialement et mâtures physiquement, a des relations qui uniraient un être humain avec un être vivant a priori peu animé, telle une plante, voir carrément aller jusqu’à un objet ? Comment ne voyez-vous pas l’irrespect dans ce propos ?

Ainsi donc commence ici la partie la plus longue, et la moins plaisante, de ma diatribe à votre encontre. Car comment, face à ces propos, ne pas se sentir subitement mis en dehors de l’espèce humaine (surtout quand M. Jospin tient des propos le stipulant clairement) ? Comment ne pas se sentir inégal, inférieur, sous-citoyen ? Comment en êtes vous arrivés au point où votre référentiel est devenu si fragile, si faible, que les protections qui existaient avant puissent disparaître aussi aisément qu’avec l’union de couples qui, de base, existent déjà ? Comment pouvez-vous faire payer à vos concitoyens l’insuffisance et la faiblesse de vos repères ? Comment pouvez-vous ensuite nous dire que nous sommes égaux ? Avez-vous seulement conscience que la tolérance, dans la limite de votre définition, ne fait pas l’égalité ? Comment allez-vous expliquer à des enfants que ce mariage dont vous leur avez tant ressassé les oreilles et promis durant toute leur enfance, leur sera finalement interdit ? Allez-vous leur énoncer en motif qu’ils ne sont pas attirés par la « bonne » personne ? Comment le leur expliquer après leur avoir raconté tant de contes vantant les mérites d’un amour impossible, de couples non conventionnels voir inacceptables, et finissant par triompher ? De couples où les deux protagonistes sont amoureux et consentants au point souvent d’affronter la mort ? Allez-vous rajouter l’hétérosexualité à la liste des « critères du bon partenaire de couple », quitte à basculer davantage dans le déterminisme ? Oserez-vous répondre que, dans les contes, il s’agit là d’exemples d’unions entre un homme et une femme, point final ? Quid de la Belle et la bête ? De la Petite Sirène ? De ces princesses embrassant des crapauds ? Ces hommes et ces femmes n’y sont-ils pas tous blancs aux cheveux blonds comme les blés ? Allez-vous donc dire ensuite qu’on ne peut tolérer les mariages dits « mixtes » ? Ou allez-vous expliquer qu’il y a des exceptions à la règle, sans avoir de règle pour l’exception ? Et comment pouvez-vous expliquer qu’il ne s’agit pas d’un problème d’égalité quand, dans un pays où tous les citoyens naissent libres et égaux en droit et en devoir, des pans entiers du Code civil ne nous sont pas accessibles ?

L’article 8 de ce Code civil ne dit-il pas : « Tout Français jouira des droits civils » ? Le mariage n’est-il pas un droit civil ? Et ne sommes nous pas Français à vos yeux ? Ou a-t-on omis de nous prévenir que parmi les devoirs qui nous incombent dans le cadre de la Déclaration des Droits de l’Homme, les homosexuels sont tenus de se cacher et de se taire? Votre idée de la République est-elle juste d’en faire l’instrument de votre convenance, permettant de consolider votre propre schéma personnel, quitte à en exclure vos frères et sœurs, enfants, cousins et cousines, collègues, et tous celles et ceux qui, sans être homosexuels, n’entrent pas dans vos critères de définition de la famille ? Car comment expliquer autrement cette idée d’ « une union civile » pour les homosexuel(le)s, alors que le mariage républicain est, déjà, une union civile ? Que c’est d’ailleurs la raison même de sa création, permettant ainsi de reconnaître le mariage des citoyens juifs et protestants ? Et que depuis son origine, le mariage républicain est, de façon « immuable », une union civile ?

Comment, devant cette idée, ne pas voir, réaliser, comprendre, que l’on puisse donner l’impression amère d’une forme d’apartheid? Comment manque-t-on à ce point de clairvoyance ? Comment baser votre raisonnement sur le lien entre mariage et naissance, quand tous les couples mariés ne peuvent pas avoir d’enfants ? Pire, pourquoi marier ceux qui ne VEULENT pas avoir d’enfant ? Ignorez-vous qu’il y en ait ? Et comment expliquez-vous aujourd’hui que plus de la moitié des enfants naissent hors mariage ? Que comptez-vous dire à ces familles qui, à vos yeux, n’en sont pas de vraies ? Sont-ce des « demi-familles » ? Comment allez vous leur expliquer que la famille passe nécessairement par des parents mariés? Que le mariage n’est pas un engagement entre deux individus, mais la seule base officiellement valable pour construire un foyer ? Qu’allez-vous dire à ceux dont le mariage échoue, parfois dans la violence ? Ne constituent-ils plus pour vous qu’une forme de foyer bâtard, non apte à être considéré comme une famille ? Comment ne comprenez-vous pas que vos mots, vos justifications, vos raisonnements, ont aussi des conséquences sur tous les autres modèles familiaux déjà existants ? Comment allez-vous justifier de l’évidence de votre bienveillance envers ces modèles devant la violence de vos arguments? Pensez-vous que la simple explication de la nécessaire altérité « homme-femme » sera suffisante pour panser les plaies de mères ou de pères qui peinent à s’en sortir dans l’absence, subie ou nécessaire, de l’autre parent ? Comment pouvez-vous utiliser l’argument de la polygamie pour expliquer votre désaccord? Comment peut-on oublier que la construction monogamique de nos sociétés est également retrouvée dans les schémas de couple homosexuels ? Considérez-vous à ce point que ces couples ne sont pas fidèles ? Qu’ils le seraient moins qu’un couple hétérosexuel ? Qu’ils n’existent qu’à travers des constructions de couple biaisées dont la solidité ne dépend que des aventures multiples qu’elles auraient ? Comment ne pas ressentir qu’à vos yeux ces couples ne sont pas de vrais couples ? Comment ne pas penser que vous les déconsidérer ? Les rabaisser ? Parce que vous dites aimer les homosexuel(le)s ?

Comment dans le cas contraire fait-on alors pour perdre toute notion mathématique et oublier qu’un couple est constitué de deux entités, et non 3 ou 50 ? Qu’est-ce qui pousse les gens à croire qu’un homme homosexuel, qui n’envisage déjà pas sa vie avec une femme, viendrait subitement promouvoir l’envie d’en avoir plusieurs ? Comment fait-on pour penser que la règle qui empêche déjà les unions polygames d’être, à l’heure actuelle, officiellement reconnues, serait subitement changée par des unions homosexuelles ? À cause du terme « mariage pour tous » ? À cause d’un « pour tous » ? Notre modèle privilégié depuis tant de siècles va s’écrouler pour deux mots ? Ou alors fondions-nous cette règle de monogamie sur la simple obligation limitée, et de fait fragile, d’une composition homme-femme alors que tant de familles ne sont, de fait, plus composées ainsi? Pire, comment fait-on pour trouver crédible d’utiliser l’argument de l’Anthropologie pour défendre cette composition, alors justement que l’Anthropologie montre qu’environ 75% des cultures humaines sont polygames, et que, anthropologiquement, l’homme est un animal polygame pour lequel la monogamie reste un défi ? Comment aussi expliquerez-vous que madame Christine Boutin était davantage favorable à l’élection de Mitt Romney, au motif que ce dernier ait « déclaré qu’il était contre le mariage homosexuel, c’est LE critère » ? Avait-elle oublié qu’il était mormon ? Comment peut-elle nous expliquer qu’un mormon puisse davantage préserver du risque de polygamie qu’un homosexuel ? D’ailleurs pour les plus fervents, dans la Bible, au Chapître 4 de la genèse, la polygamie n’arrive-t-elle pas dès la 6ème génération d’Hommes juste après Adam et Eve ? Lémec n’a-til pas eu pour femmes Ada et Tsilla ? Du coup, n’est-ce pas votre propre faute que de sortir un argument qui, par essence, va fragiliser nos constructions monogamiques, alors que vous vous prétendez défenseur du mariage ? Comment ne pas voir que vos propres arguments sont ceux qui ouvrent la porte à ces schémas ? Oserez-vous vous en défendre en disant qu’il faut nécessairement un homme et une femme pour faire un enfant ? Irez-vous jusqu’à nous infantiliser, nous rabaisser, nous humilier en nous faisant passer pour des imbéciles et des ignares ? Et que direz-vous au plus de 200 000 bébés « éprouvettes » Français ? Comment pouvez-vous croire que des homosexuel(le)s n’ont plus la notion de cette altérité sexuelle, quand justement elle est à l’origine de leur orientation ? N’est-ce pas parce que nous distinguons bien les deux sexes que tous, homo-sexuels comme hétéro-sexuels, sommes à même de connaître nos préférences ? En quoi, donc, la construction de cette distinction serait plus aboutie chez un hétéro que chez un homo ? N’est-ce pas là encore nous considérer comme immatures a minima, voir intellectuellement limités ? Et comment, « anthropologiquement », allez-vous expliquer cette altérité ? Sur des organes génitaux ? N’est-ce pas là de l’anatomie avant de l’Anthropologie ? Allez-vous baser cette altérité « anthropologique » sur des caractéristiques sociétales et/ou comportementales ? Méprisez-vous à ce point l’Anthropologie pour ne pas avoir conscience qu’elle met justement en évidence des schémas sociaux, familiaux et comportementaux aussi variés que ceux des Arapeshs, des Mundugumors, des Chambulis, des Naxis, des Khasis, des Nuers, des Shuars… ? Savez-vous que l’Anthropologie distingue les filiations agnatiques, utérines, bilinéaires ou cognatiques ? Allez-vous dire à tous ces peuples, qu’ils sont une menace pour l’Humanité ? À toutes ces filiations qu’elles ne sont pas recevables ? Qu’elles sont un déni ? Un mensonge ? Pensez-vous donc in fine que la seule construction sociale valable et aboutie des schémas « homme-femme » ne soit que celle de la culture judéo-chrétienne … excepté tous les pays partageant cette culture mais ayant déjà accepté le mariage pour les homosexuels ? Pensez-vous que d’expliquer que notre société est basée sur ce modèle judéo-chrétien, car « c’est là son histoire depuis 2000 ans », suffit à autoriser à réduire l’Anthropologie aux frontières de la France ? Avez-vous oublié que la France n’est devenue officiellement judéo-chrétienne qu’après la conversion de Clovis, au début du VIème siècle ? Savez-vous que le mariage religieux n’a connu son expansion en Europe qu’à partir des IX-Xème siècles ? Qu’avant cette époque les us et coutumes locaux prévalaient sur le mariage tel que vous le concevez aujourd’hui ? Qu’il n’est devenu qu’une institution qu’à l’occasion du quatrième concile de Latran de 1215 qui en a fait un sacrement religieux avec publication des bans obligatoires ? Que depuis l’article 7 de la Constitution de 1791, votre institution « millénaire » de 1215 n’est plus régie de la même façon ?

Comprenez-vous que l’Anthropologie et l’Histoire ne sont pas des sciences qui se regardent à travers le prisme d’une culture ?

Que leur validité n’a pas cours simplement car elles s’exercent dans le champ de notre culture ? Que l’Anthropologie est une science qui regarde toutes les cultures humaines. Alors pourquoi l’invoquer ? Pourquoi vous en servir ? Pour vous donner une crédibilité scientifique ? Votre dégoût des homosexuel(le)s va-t-il jusqu’à mépriser non seulement tous les autres schémas familiaux de notre société, mais également toutes les sociétés qu’a élaborées notre espèce, allant même jusqu’à utiliser de façon si méprisante des sciences dont, de toutes évidences, vous ne semblez savoir que peu de choses ?

Comment peut-on pointer l’égoïsme des uns quand la suffisance des autres les conduits à avoir une lecture contemporaine et arrêtée de l’Histoire, une vision restricitive de l’Anthropologie, et une utilisation volontairement partielle et manipulée des Sciences?

Et que dire de votre lecture anthropocentrée de la Nature ? Comment peut-on évoquer, explicitement ou non, le côté « contre-nature » de l’homosexualité sans encore placer les homosexuel(le)s, non plus en dehors de l’Anthropologie, et donc de l’Humanité, mais cette fois en dehors de la Nature ? Comment dire ce terme et en appeler à la Nature quand les pratiques homosexuelles sont référencées chez plus de 480 espèces allant du cygne noir au dauphin ? Iriez-vous dire subitement que nous ne sommes pas là pour imiter les animaux ? Comment votre référence devient-elle subitement votre contre-exemple ? Et si, bien entendu, les raisons de ces pratiques homosexuelles dans la Nature peuvent être variées, allant du rapport de domination à l’affection, avez-vous si peu foi en l’humanité ? Car la variabilité des motifs d’un rapport homosexuel dans la Nature n’est-elle pas aussi présente dans les rapports hétérosexuels animaux ? A quel moment avez-vous perdu foi en notre espèce ? A quel moment vous a-t-on dit que les rapports sexuels humains se calquaient sur ceux des animaux, que ces rapports soient homos ou hétéros ? A quel moment les Hommes ont cessé pour vous d’utiliser leur intellect pour construire leur attirance sexuelle dans un cadre cérébralement construit, s’assurant de la majorité physique et sociale, du consentement et de l’affection mutuelle ? N’est-ce pas cela la base même de ce qui nous a été inculqué, de ce que nous avons intégré, et de ce sur quoi nous avons tous, homos et hétéros, construits nos vies affectives ? L’avez-vous oublié ? Nous voyez-vous aussi différemment que cela ? Ne sommes-nous, pour vous, à ce point plus des Hommes ? Juste des animaux ? C’est pour cela que nous vous devons la reconnaissance ? Pour nous avoir accordé une place dans votre société alors que nous n’étions que des animaux ? Et comment encore, nous mettre de côté en raison de notre homosexualité, en se défendant d’une nécessaire tendance de la Nature à l’expansion de la vie, en basant cette expansion sur un modèle unique de reproduction : l’accouplement sexué ? Savez-vous seulement qu’il ne concerne qu’une petite fraction du monde vivant dans son ensemble, à savoir microbien, végétal et animal ? Comment arrivez-vous subitement à exclure les deux règnes les plus importants de la Nature, quantitativement parlant, et vous focaliser sur le règne animal juste pour nourrir votre propre explication de l’expansion de la vie ? Comment alors prendre ce règne animal en exemple de modèle de reproduction sexuée et de nécessaire altérité sexuelle quand 10% des poissons changent de sexe dans leur vie ? Et quid des amphibiens et des lézards dont le sexe, fonction de différents facteurs, peut changer ? Dès lors, comment crier au complot de la « théorie du genre » quand votre propre raisonnement inclus des espèces « transgenres » ?

Comment défendre l’immuable reproduction naturelle mâle-femelle quand l’exemple de parthénogénèse des lézards fouette-queue montre que des espèces ont su se passer de leur gente masculine ? Allez-vous vous défendre de tout cela en expliquant que les exemples ci-dessus ne concernent pas les mammifères ? Comment alors expliquerez-vous être passés de la Nature dans son ensemble, à un seul taxon phylogénétique bien restreint alors que celui-ci représente moins de 0,5% des toutes espèces composant le règne animal ? Et encore nous parlons du règne animal, même pas de l’ensemble des êtres vivants que comptent les trois règnes de la Nature? Comment expliquer que votre modèle d’expansion de la vie basée sur la Nature n’a de validité que dans la restriction drastique et la mise au rebut de tous les éléments qui la composent ? Comment la minorité que nous constituons tous en tant qu’espèce, devient subitement, dans votre référentiel, le centre du monde ? Comment expliquer que vous basiez tout votre raisonnement sur un modèle de reproduction coûteux en énergie, au rendement faible en terme de naissances, et dont le processus de renouvellement des générations est long en raison notamment du délai d’attente avant obtention d’individus matures sur le plan sexuel ? Comment expliquer que votre explication de l’expansion de la vie ne repose que sur le modèle le moins productif ? Est-ce juste pour nous rabaisser que vous nous rappeler la « stérilité » de notre sexualité ? Pour nous rappeler un fait qui, parmi d’autres, a contribué à rendre, pour certains d’entrenous, notre acceptation de nous-mêmes difficile ? Au point que certains y ont sacrifié leur vie ? Et comment pouvez-vous ensuite hurler au complot d’un micro lobby non représentatif voulant, selon vous, imposer sa conception du monde, quand vous en faites autant avec la Nature ? Quand 0,5% vous suffit à imposer votre vision personnelle à toute la Nature dans son ensemble ? Allez-vous ensuite vous en tenir aux schémas des hominidés quand le mariage semble n’être que la seule caractéristique d’Homo sapiens ? Ne faites-vous tout cela que pour nous placer en dehors de vous ? En dehors de la société ? En dehors de notre espèce ? Y-a-t-il à vos yeux le Règne Animal, Les Mammifères, les Humains … et loin de tout cela : les homosexuel(le)s ? Vous qui nous mettez au rebut de tout, n’êtes-vous pas les mêmes qui criez au communautarisme ? Comment malgré l’incroyable diversité des cultures et sociétés construites par Homo sapiens, seule le schéma judéo-chrétien monogamique hétérosexuel n’a de validité à vos yeux ? Comment, en criant ensuite haro sur l’imposition d’un schéma minoritaire, pouvez-vous ne pas voir que la majorité de votre modèle n’a de raisons d’être que dans le caractère restrictif de votre référentiel ?

Comment, de fait, allez vous défendre le maintien de la monogamie dans nos sociétés si, au final, elle n’a pas vocation à être le modèle dominant dans la Nature, même au sens où vous concevez cette Nature ? Comment allez-vous défendre la monogamie en utilisant l’Anthropologie et la Vie, quand la polygamie est justement le modèle anthropologiquement majoritaire et au meilleur rendement du point de vue des naissances ?

Ne voyez-vous pas que vous êtes les seuls responsables des menaces que vous brandissez ?

N’avez-vous donc plus assez foi en tous vos concitoyens pour croire que vous êtes les seuls à tenir les piliers de notre monde ? Et comment faites-vous pour parler « d’écologie humaine » quand votre objectif d’accroissement perpétuel de la population tend à atteindre les limites de sa compatibilité avec le stock de ressources que nous offre notre Terre ?

Qu’est-ce, pour vous, l’écologie ? Comment en défendant, comme sur vos drapeaux, le modèle d’une famille composée d’un père, d’une mère et de leurs deux enfants biologiques (souci de filiation oblige), ne pensezv-ous même pas aux blessures que vous pourriez causer chez tous vos concitoyens n’ayant pas ce modèle familial ? Quid des divorcés ? Veufs et veuves ? Remariés ? Adoptants ? Adoptés ? Beaux-parents ? Pensez-vous vraiment que la présence de certains d’entre eux dans vos manifestations, préservent les autres des torts que vous leurs causez ? Manquez-vous à ce point d’empathie pour ne pas songer à moduler vos visions et tempérer vos propos ? Votre modèle est-il à ce point restrictif qu’il justifie l’exclusion de tous les autres ? Pensez-vous que l’amour que vous nous affichez à tous, va pardonner les blessures que vous causez à chacun ? Comment ne pas voir que, après les avoir pris en exemple, vous finissez par exclure les autres règnes de la Nature, les autres espèces, les autres cultures, les autres modèles de sociétés, les autres schémas familiaux de votre propre modèle ? Comment ne pas avoir l’impression que, finalement, vous rejetez tout de façon générale ? Comment face à ces arguments ne pas y voir soit une étroitesse d’esprit, soit une volonté criante de marginaliser et rabaisser vos concitoyens, quitte à vous contredire et à « tirer dans le tas » ? Comment pouvez-vous baser votre défense sur le prétexte de l’importance du symbolisme de l’altérité homme-femme ? Comment pouvez-vous ainsi railler les couples homosexuels en demandant, moqueurs et lâches, « qui fait l’homme ?» et « qui fait la femme ?», dans le but stupide de correspondre à votre symbolique de la sexualité, et pour autant leur refuser l’adoption au motif qu’il faut, symboliquement un homme et une femme ? Vous a-t-il fallu avoir vos premiers rapports sexuels pour vous construire cette symbolique ? Ne saviez-vous pas, avant ça, ce qu’étaient un homme et une femme ? N’aviez-vous pas eu notion de cette altérité ?

Et dans ce cas, comment avez-vous eu la chance de ne pas vous retrouver face à quelqu’un de votre propre sexe durant cette première fois ? Vous aviez donc bien construit cette altérité ? Parce que vous aviez « un papa » et « une maman » ? Mais de ces enfants d’après-guerre, orphelins, ayant grandi en pension ou en orphelinat, ou à défaut sans l’un des deux parents, sauriez-vous me dire combien n’ont pas su se construire cette altérité ? Combien ont dû attendre de se retrouver lors de leur première fois face à quelqu’un de leur sexe pour comprendre la situation ? Comment jouer autant sur les symboles « papa-maman », « homme-femme » et ensuite venir feindre de ne pas comprendre la symbolique du terme « mariage pour tous » ? Comment mettez-vous le symbolisme de côté au profit d’une lecture littérale du terme ? Est-ce par lâcheté que vous utilisez ce symbole pour mettre en avant des futures unions hommeobjet ? Ou voulez-vous nous liguer contre nos propres parents en leur faisant croire que nous les aimons certainement bien moins que vous n’aimez les vôtres ? Car en nous disant, « je suis né d’un père et d’une mère, je les aime et je n’aurai pas voulu que ce soit autrement », n’insinuez-vous pas que nous, en revanche, nous les détestons et nous voulions les remplacer ? Ne voyez-vous pas, là-encore, la peine engendrée ? Ne voyez-vous pas, là-encore, combien vous faites de votre histoire personnelle une obligation générale ? Dites-vous que les enfants élevés par deux parents de même sexe les aiment nécessairement moins ? En manifestant le jour de la fête des mères, n’allez-vous pas enfoncer le clou en mettant dans la rue tout ceux qui aiment leur mère, face aux indignes qui les détestent ? Nous accuseriez-vous, en plus d’infanticides et de génocides (fin de civilisation oblige), de matricide ? Choisir ce jour n’est-il pas fort ? Ne met-il pas de côté toutes ces mères qui, ce jour-là, regarderont leurs enfants, constatant impuissantes qu’elles n’ont pas su leur offrir ce modèle que, via les médias, vous allez nous ressasser toute la journée ? Ne voyez-vous les symboles que lorsqu’ils vous conviennent ? Votre argumentation est elle si fragile qu’il vous faut nécessairement utiliser la peur des gens en se basant sur une lecture aussi frontale ? Est-ce chez vous un besoin vital que de blesser tous ceux qui font parties de cette société ? Devez-vous nécessairement avoir une lecture aussi lamentable pour mieux agiter des spectres anxiogènes et blessants? Votre symbolisme disparaît-il aussi facilement quant il s’agit de faire prévaloir vos visions personnelles ? Êtes-vous, vous-mêmes, aussi sujet à la dérive et aux extrêmes pour que seule la prohibition vous empêche de basculer vers un autre extrême ? Ou est-ce simplement pour expliquer aux gens comment nos « déviances » se serviront de ce terme pour nous permettre ensuite d’épouser une peluche, voir carrément un animal ?

Comment ne pas penser que ces interprétations ne sont là que pour donner un côté percutant et manipuler les opinions ?

Comment, là-encore, ne pas se sentir humiliés, rabaissés, déconsidérés ? Parce que vous dites que vous nous aimez ? Parce que vous avez des « amis » homosexuels ? Ces mêmes amis homosexuels qui écrivent des livres pour nous expliquer comment notre homosexualité est forcément relative à un viol ou un traumatisme ?

Êtes-vous toujours obligés d’intégrer votre vécu dans la compréhension du vécu des autres ?

Manquez-vous à ce point d’empathie et de discernement pour ne comprendre la condition de quelqu’un qu’à travers des éléments que vous avez vécus ? Faut-il que vous nous dépeigniez nécessairement en criminel ou victime pour nous décrédibiliser, ou nous voir comme de braves petits chiots ? Avez-vous à ce point besoin de mettre l’autre plus bas que terre pour qu’il soit à votre hauteur ? Vos amis homosexuels ne sont-ils pas aussi de ceux écrivant des lettres pour vous dire combien ils vous en veulent et préfèrent mettre un terme à votre amitié ? Quel mécanisme explique qu’un homosexuel vous critiquant vaut moins que celui qui vous soutient ? Votre éternelle échelle de valeurs restrictives ? Ou votre ego ? Et comment dans ce « débat » concernant tous les Français sont arrivées les religions ? Comment sur un thème civil, dans une République laïque, Dieu est-il intervenu ? Comment a-t-il décidé de venir regarder un mariage civil qu’il ne reconnaitra pas quoiqu’il arrive, concernant, selon vos dires, une minorité dans la minorité ? Comment ceux qui, dans une foi admirable ont mis Dieu au-dessus de tout, ont soudain angoissé à l’idée que cette union ultra-minoritaire et non-sacrée puisse détruire leur monde ? Les croyants sont-ils plus minoritaires que les homosexuel(le)s désireux de se marier pour penser que demain, ils deviendront moins visibles qu’eux ? Cette France si profondément catholique, selon eux, est-elle si fragile pour s’ébranler si vite ?

Leur foi est-elle si chancelante pour que cette France s’écroule ?

Et comment expliquer que cette angoisse conduise des représentants religieux à fermer soudainement les yeux sur la Bible ? Sur les actions de l’Eglise ? Comment par exemple Monseigneur Barbarin parvient-il à brandir la menace de la polygamie, en utilisant l’argument de l’Anthropologie quand, justement, elle la met en évidence ? Comment oublie-t-il que le chapitre 4 de la Genèse, versets 17 à 20, ou le chapitre 15 du livre 2 de Samuel, verset 16, sont des exemples de polygamies, et qu’ils ne sont pas les seuls ? Le Roi Salomon n’a-t-il pas eu 700 princesses pour femmes et 300 concubines ? Comment ose-t-il évoquer la pédophilie potentielle d’un homosexuel, devant les actes commis par les membres de l’Eglise ? Devons nous applaudir car leurs actes ont été condamnés ? N’est ce pas là le strict minimum attendu quand on sait que ces actes ont perduré pendant des décennies, souvent à couvert ? Avez-vous perdu l’esprit pour penser qu’un homosexuel est plus enclin à toucher un enfant qu’un hétérosexuel ? Considérez-vous finalement que nous sommes désociabilisés ? Déshumanisés ? Au point que les mécanismes nous protégeant tous, homos ou hétéros, de ces atrocités, aient disparu chez nous ? Votre préférence pour l’autre sexe n’est-elle pas liée aussi à l’acquisition de caractères sexuels matures capables d’éveiller votre désir, et d’une maturité intellectuelle capable de rationnaliser, comprendre et apprécier ce désir? Pourquoi en serait-il autrement pour un homosexuel ? Juste parce que vous ne comprenez pas cette maturation ? Vous la pensez donc moins aboutie ? Nous vous sommes donc encore une fois inférieurs ? Votre préférence ne repose-t-elle que sur la possibilité biologique d’avoir des enfants ? Comment, de fait, allez-vous condamner les actes envers des mineurs ayant déjà une maturité sexuelle ? Comment, sans raisonnement clair de votre part, ne pas craindre ensuite que vous nous jetiez cruellement et gratuitement la pierre dès lors que nous nous approcherons d’un enfant ? Comment vivre sereinement son rôle d’oncle ou de parrain quand vos jugements bas pleuvent sur nous ?

Comment ne pas penser que cet amalgame en dit peut-être plus long sur vos propres penchants que sur les nôtres ?

Pourquoi ne pas tomber dans l’excès inverse et stupide en se targuant justement que l’homosexualité – de part le travail d’acceptation qu’elle a imposé face aux schémas que nous avons tous intégrés, quoique vous en pensiez – ait une base intellectualisée plus solide de sa construction, que l’hétérosexualité qui suppose simplement de suivre bêtement un schéma « immuablement » prédéfini? Comment parler de « déni de démocratie » quand la pauvreté des arguments sortis relève à peine d’un débat démagogique ? Et comment ne pas s’étonner que nos politiques aient à ce point besoin d’un avis religieux sur une question civile ? Comment peuvent-ils prétendre que les religieux sont les garants d’une morale commune ? Comment oublient-ils que dans une société judéo-chrétienne, ces valeurs sont nécessairement intégrées par la quasi-totalité des citoyens ? Comment ceux qui avancent l’Histoire chrétienne profondément enracinée et indéniable de notre pays ont subitement tout oublié de cette Histoire, de son enseignement et de sa culture ?

Ont-ils besoin d’un avis religieux pour savoir que « tu ne tueras point » ? Nos politiques ont-ils à ce point perdu de leurs valeurs, de leur bon sens, de leur intellect et de leur esprit pour avoir besoin qu’on leur dise comment agir ? Sont-ils corrompus à ce point ?

Et comment les chrétiens favorables au « mariage pour tous » peuvent-ils se laisser voler à ce point leur parole ?

Comment des responsables religieux affichant, sous couvert d’anonymat, leur approbation, peuvent-ils rester silencieux quand leurs ouailles se font à ce point humilier ? L’esprit d’entreprise prévaut-il sur la radicalisation et l’extrémisation de certaines franges ? Savent-ils m’expliquer comment la parole de Jésus est à ce point oubliée ? Comment par leur silence ils en oublient l’amour de Jésus pour une Marie-Madeleine qui ne servait pas qu’à procréer ? Comment peuvent-ils même encore aujourd’hui laisser penser qu’ils se souviennent du message de Jésus ? Comment le Nouveau Testament qui devait faire oublier les horreurs de l’Ancien est aujourd’hui relégué aux oubliettes, simplement car la Genèse (NDLR : serait-ce plutôt le LEVITIQUE), seul texte biblique qui condamne à mort l’homosexualité, leur permet de nous pointer du doigt? En oublient-ils que si nous devons être condamnés par le sang, les filles doivent aussi être vendues, les diseuses de bonnes aventures exécutées, et les bossus et boiteux tenus à distance de l’autel de Dieu ? Pourquoi alors s’assurent-ils du consentement des femmes pour les mariages ? Pourquoi ne manifestent-ils pas contre les horoscopes et autres arnaques commerciales malgré l’influence que cela peut avoir sur de jeunes gens (des enfants donc)? Comment peuvent-ils autoriser boiteux et bossus à Lourdes ? Comment ont-ils oublié l’Ancien testament pour finalement pardonner à tous ces gens, tout en continuant à faire des distinctions envers les homosexuels ? « Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre ». Mais dites nous, quand elle est trop remplie la Terre, on fait comment ? On laisse mourir des enfants de faim ? De soif ? De maladies ? Se multiplier ou protéger les enfants, triste dilemme ! À moins que ceci ne soit pas sur votre liste de priorité et qu’obéir à Dieu et faire passer l’intérêt de l’enfant ne passent qu’après la discrimination d’homosexuel(le)s ? Et comment pouvez-vous juger de la valeur de l’amour des uns quand vous défendez l’immensité de l’amour de Dieu ? Dieu aime donc une immensité de choses, mais veut tuer les homosexuels ? Dieu aimerait les choses, mais pas certains Hommes, et vous criez au risque que des Hommes aiment des choses avec le « mariage pour tous » ? Comment des gens disant être mariés à Dieu par l’amour qu’ils lui portent, peuvent s’offusquer du mariage d’individus qui s’aiment et qui le témoignent par une cérémonie civile ? Cette évocation ne montre-t-elle pas justement une symbolique du mariage dans l’amour qu’il reconnaît ?

Comment ne pas en vouloir à l’ensemble d’une communauté religieuse pour son silence coupable ? Comment ne pas être écœuré quand la convenance prend le dessus sur la défense ? Car Monseigneur Barbarin qui s’offusquait de la Gestation pour Autrui, a-t-il oublié le chapitre 38 de la Genèse ? Se souvient-il de l’histoire d’Onan ? A-t-il oublié comment cet homme avait été obligé de marier la femme de son frère, décédé, pour donner une postérité à celui-ci ? Comment il a servi dans le seul but de donner un enfant à un autre ? Et la réponse de Dieu quand Onan, refusant que cette postérité ne soit pas la sienne et préférant alors « se souiller à terre » plutôt que de perdre une filiation qui lui serait légitime, fut tué par l’Eternel ? Quel était donc son avis sur la filiation ? Préfère-t-il omettre ce passage de la Bible, sauf pour condamner l’onanisme, et continuer de nous accuser d’inceste, quand il s’accommode également du chapitre 13 du Livre 2 de Samuel, versets 11 à 14, où un frère viole sa sœur ? Ou préfére-t-il ces filles qui violent leur père dans le chapitre 19 de la Genèse(Loth) ? A moins qu’il ne trouve plus proche de sa conception de la défense des enfants, ce chapitre 22 de la Genèse, quand « Dieu dit : Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes (…) offre le en holocauste » ?

Saurait-il d’ailleurs nous expliquer où était l’Eglise quand il s’agissait de protester contre la déportation de tous ces enfants durant la Guerre ?

La défense des enfants est-elle un hobby nouveau dans une institution immuable ? Car, même si nous lui concédons évidemment qu’il est toujours facile de juger, a posteriori, le comportement de gens dans des périodes aussi troublées que celles qui ont connu des guerres, que penser de ces décennies à masquer la vérité sur les actes pédophiles ? Comment expliquer qu’ils ne s’agissent même pas d’actes isolés ? Comment s’accommodet-il de ces remarques d’un prêtre franciscain déclarant que les enfants violés avaient « provoqué » les prêtres ? Pourquoi ne réagit-il pas là-dessus ? Comment, en 2009, quand une mère brésilienne avait fait avorter sa petite fille de 9 ans, violée par son beau-père, et dont la grossesse menaçait la vie, avait-il réagi quand des rumeurs ont laissé entendre que la petite fille avait été excommuniée ? N’avait-il pas déclaré : « Autour d’elle, les souffrances sont incroyables. Une grande sœur handicapée, également victime des abus sexuels du beau-père – conduite monstrueuse ou comble de la misère humaine ! Cet homme est aujourd’hui en prison, et il ne faut pas oublier de le confier aussi à la miséricorde de Dieu. » ? Conduite monstrueuse OU comble de misère humaine ? Serait-il à ses yeux des monstruosités trouvant grâce et autorisant à la miséricorde, au motif de « comble de misère humaine » ?

Bien que l’évêque de Recife ait, toujours selon les rumeurs, parlé d’excommunication, monsieur Barbarin ne l’a-t-il pas corrigé au motif « qu’il ait simplement rappelé que de tels faits étaient susceptibles d’entraîner cette sanction » ? Aime-t-il donc jouer avec la ferveur de ses ouailles en menaçant une fillette de 9 ans d’être expédiée en Enfer pour un acte dont elle est victime ? Est-ce là la preuve de sa grandeur d’âme et de son intellect que de pardonner un homme au motif de « comble de misère humaine », tout en justifiant d’effrayer une enfant violée? Est-ce là sa façon de les protéger ? Mais reconnaissons lui la chose suivante : l’Eglise, depuis, s’est impliquée sur ce sujet de la pédophilie. Tellement d’ailleurs, que Madame Martin, ex-compagne de Dutrou, qui l’a aidé à accomplir ses crimes, a été reccueillie à sa sortie de prison … dans un couvent. Osera-t-il dire qu’il devait certainement s’agir à nouveau de « comble de misère humaine » et/ou « d’une provocation des enfants » ? Et qu’aurait-il à nous apprendre sur le comportement de l’évêque de Quilmès ? Qu’a-t-il a dire sur les propos du jeune Gabriel Ferrini qui explique comment l’évêque en question à défendu le curé qui l’avait violé en demandant à sa mère « qu’elle ait de la considération pour ceux qui ont choisi le célibat parce qu’ils pouvaient avoir un moment de faiblesse » ?

Car au-delà des actes commis par des hommes, l’atrocité réside également dans les propos de ceux qui tempèrent, modèrent, justifient ou couvrent leurs actions.

Alors comment s’accorder d’autant d’incohérences ? Que pensez de cette morale qui vous permet de nous jeter des pierres ? Comment parvenez-vous à avoir autant de mépris ? Comment ménagez-vous votre conscience de ce que vous jouez avec les peurs des gens ? Que ressentir quand vous pardonnez les péchés, ou du moins accordez la miséricorde et la considération, à des violeurs et bourreaux d’enfants, tandis que vous considérez un amour homosexuel comme « dangereux » ? Comment ne pas y voir une réelle volonté de discrimination ? Comment ne pas ressentir de violence morale ? Comment nous expliquerez-vous ensuite que vous condamnez la violence physique et les actes homophobes ? Préférez-vous l’insulte et la blessure psychologique ?

Est-ce là la charité chrétienne ?

Est-ce même de la fraternité ? De la compassion ? Du vivre ensemble ? Oserez-vous prétendre que vous ne pointez pas les « dangers de l’homosexualité », mais bien uniquement ce projet de Loi ? En quoi des signatures sur un acte civil liant ainsi deux personnes dans l’intimité de leur engagement et l’échange d’une promesse d’une vie passée à deux, va-t-il être plus dangereux que l’amour qu’elles vivent déjà sans ces signatures ? Pourquoi ne pas admettre que ces signatures, auxquelles vous n’assisterez pas, vous posent problème simplement parce qu’elles sont faites entre deux personnes homosexuelles ?

Oserez-vous, le cas échéant, vous cacher derrière la Catéchèse qui ne condamne plus l’homosexualité, d’anciens articles de Loi contre l’homophobie que vous avez votés, ou l’amour que vous dites avoir pour nous, comme seule garantie de votre bienveillance à notre égard ? D’ailleurs vous qui criez à la zoophilie, avez-vous seulement déjà vu un animal signer un contrat de mariage ? Signer quoi que ce soit d’ailleurs ? Et comment dire que l’on défend une institution millénaire et que l’on craint l’inceste, alors même que les unions incestueuses ont été légions ces derniers siècles ? Le Concile de Latran ne réduisait-il déjà pas la parenté minimale à 4 degrés au lieu des 7 précédents ? Oubliez-vous que la Guerre de Succession d’Espagne n’aurait peut-être pas eu lieu si Charles II n’avait pas été «l‘Ensorcelé » à cause de ces unions consanguines ? Savez-vous qu’avant l’avion, le TGV ou la voiture, pour qu’un Lyonnais épouse une Parisienne, il fallait se lever tôt ? Et que dans beaucoup de régions de France et de Navarre, les unions se réalisaient dans un même village, ou villages voisins, aboutissant quasi inévitablement à certain degré de consanguinité ? Que cette consanguinité se retrouve jusque dans les bilans des consultations génétiques prénatales ? Que des membres d’un couple apprennent encore aujourd’hui leur degré de parenté par ce biais ? Comment expliquez-vous alors que cette institution millénaire et immuable se soit accommodée de ce que vous interdisez aujourd’hui ? Comment, dès lors, permettrions-nous, par nos mariages, que ces unions soient célébrées ? Comment seraient-elles alors davantage les fruits de notre amour présent, plutôt que des coutumes passées ? Vous qui prétendez défendre la vie et les enfants, allez vous prétendre que l’amour explique ces unions, en vous accommodant des risques pathologiques post-nataux qu’elles entrainent ? Surtout pour ensuite nous dire que l’amour n’a pas de raison d’être dans un mariage ! Ou alors serez-vous d’accord avec ce constat que l’interdit des unions incestueuses repose sur le risque lié aux enfants à venir ? Mais dans ce cas, comment allez-vous justifier que vos arguments n’aient plus cours face à des frères et sœurs stériles voulant s’unir? Comment cette Loi vous a fait oublier tous les mécanismes d’une société ? L’hétérosexualité d’un couple était vraiment la seule chose pour vous qui protégeait de la polygamie, la zoophilie ou l’inceste ?

Parce que vous avez perdu l’essence profonde des mécanismes de couple de nos sociétés, vous allez nous en faire payer le prix ?

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Mesdames, Messieurs,

Je vous contacte, au même titre que de nombreuses autres associations LGBT, qu’elles soient sportives, étudiantes, féministes, religieuses, professionnelles, tournées vers l’aide aux jeunes, aux transsexuels … car il m’a semblé que l’objet de mon message pouvait trouver un écho en certain de vous, quelque soit l’objet de votre combat/activité.

J’espère tout d’abord que vous excuserez ma démarche et mon anonymat. Elles n’ont pas pour vocation de vous manquez de respect.

Je suis simplement un jeune homme, homosexuel, qui, à sa façon, s’est penché sur les raisons des violences que nous rencontrons, particulièrement ces derniers temps depuis que nous sommes devenus égaux en droit avec nos concitoyens.

Je ne suis engagé ni politiquement, ni associativement. Je mène une vie épanouie qui, dans quelques temps, me mènera loin des frontières de l’Hexagone.

J’aurai pu donc me contenter de partir, et vous laissez poursuivre le travail de lutte dans la reconnaissance des droits et de l’estime des LGBT, que ce soit dans le sport, à l’université, au travail ou ailleurs. J’aurai pu. Oui.

Mais comme sûrement beaucoup d’entre vous, je vis très mal la situation actuelle. Pas seulement en raison de la violence qu’elle génère, mais surtout par la bêtise, pour ne pas dire l’imbécillité profonde, qui continue d’être colportée contre nous, et qui se voit lamentablement légitimée par des politiques en mal de médiatisation.

Je m’étais penché, il y a plusieurs mois de cela, sur les arguments des antis, notamment en discutant avec certains d’entre eux. J’avais alors effectué des recherches dans les domaines qu’ils avançaient : lecture du code civil, religion, histoire, anthropologie et science. Certains de ces domaines étant de ma compétence.

A l’origine, j’avais entrepris cette démarche simplement par un besoin, qui m’est propre, de toujours trouver une explication, une logique … bref, un rationnel, en toute chose (oui, nous avons tous nos obsessions !!).

Et plus je faisais de recherches, et plus j’en apprenais qui, au final, rendaient le raisonnement des « antis » d’autant plus irrecevable que finalement, une fois leurs arguments décortiqués de leur logique et de leur « amour » pour nous, ils ne laissaient transparaître que l’ignorance de l’homosexualité … pour ne pas dire souvent leur homophobie latente.

Alors, quand les violences ont pris le pas, quand il m’a fallu commencer à envoyer des messages à mes ami(e)s pour m’assurer en apprenant de nouvelles agressions dans les medias, qu’ils ou elles n’avaient rien, j’ai, de rage, rédigé ce qui devait être une lettre.

À vrai dire, la longueur est telle qu’elle n’a plus rien d’une lettre (oui, 53 pages quand même). Mais je ne suis pas parvenu à en réduire le contenu. Pour être franc, je n’ai pas voulu. Si nos politiques en sont réduits à « twitter » leurs idées dans un argumentaire tenant en 150 caractères (passage dédicacé à madame Boutin !), personnellement, je m’y suis refusé.

L’opprobre, la haine, le dégoût, l’infamie et l’insulte que l’on nous a renvoyés ne peuvent trouver réponse en 10 lignes.

J’ai donc, après rédaction, envoyé ce courrier à des députés et des sénateurs.

Puis, j’ai fait lire ce document autour de moi, et d’autres autour d’eux. Les échos que j’en ai eus m’ont montré que derrière le bienfait que j’avais pu ressentir à écrire la lettre, d’autres s’étaient sentis rassurés/renforcés/consolés dans les arguments et les questions que j’explicitais, y compris des gens travaillant dans des associations d’aides à de jeunes homosexuel(le)s.

Alors voilà. Je n’ai aucune prétention. Ni même aucune ambition. Ma vie ne se fera plus ici désormais. Les questions que j’ai soulevées ont avant tout pour vocation de poser les bases d’un raisonnement et d’un questionnement, au vue de l’éclairage qu’elles apportent.

J’ai donc, après réflexion, décidé de vous faire parvenir cette lettre, dans une démarche à mi-chemin entre le jeté de bouteille à la mer, et l’espoir que cela apporte du soutien à certains d’entre vous.

Et si je souhaite l’anonymat, c’est non seulement en raison des violences, mais aussi pour que les idées et raisonnement soient discutés sur la base de leur énoncé, et non sur la valeur de celui qui les énoncent.

Vous trouverez donc le document à ce lien :

http://www.fichier-pdf.fr/2013/05/08/lettre-ardent-rationnel/

Libre à vous de le transmettre si vous le désirez.

Et si vous le souhaitez (au cas où vous douteriez du lien que je vous envoie), vous le trouverez dans la rubrique « articles » sur ma page facebook, où j’ajoute parfois des compléments et des réflexions :

https://www.facebook.com/ardent.rationnel

Quoiqu’il en soit, je vous remercie sincèrement d’avoir pris le temps de lire ce mail.

Et j’espère, si vous lisez le document, qu’il vous apportera une aide ou un soutien de quelque façon que ce soit.

Je vous souhaite à tous un bon courage et une bonne continuation dans vos activités respectives.

Très sincèrement et très cordialement.

Ardent Rationnel (en opposition à Frigide Barjot)

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Réponse de GAY GRAFFITI

Cette réponse, n’engage que nous. L’auteur ci-dessus ne doit en rien être incriminé par notre discours qui sont, certes, inspirés de sa diatribe mais également construits par toutes les réflexions qui se font entendre parmi les homosexuels qui, aujourd’hui, refusent d’être bafoués. Nous en appelons à La République qu’elle fasse enfin son travail en prenant ses responsabilités face à la haine homophobe qui sévit encore aujourd’hui, en 2013 !)

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La France m’insulte ! La France m’humilie ! La France m’assassine ! Les français sont et seront responsables de leurs actes !

L’homophobie existe toujours en France en 2013 !!! Des lois existent, mais la France ne les applique pas. Elle ferme les yeux devant les agressions, les humiliations, les meurtres, les suicides. Un jour ou l’autre, il lui faudra payer ses crimes !!!! Nous, ces sales pédés que vous destez tant, avons tenté d’installer le dialogue en organisant des manifestations pacifiques en réponse à votre haine (pauvres incultes que vous êtes, reliser l’histoire des gay prides et leurs raisons d’être). Mais gaffe à ne pas nous faire monter la moutarde au nez !!!!!

La France n’est plus ce beau pays des Droits de l’Homme. La France ne se respecte plus … La France a perdu sa dignité. La France, ce beau pays en lequel nous croyions tous est devenu une décharge où les immondices de la haine s’entassent aussi puant que ceux laissés par HITLER ! La France est en train de devenir la putain de la pensée unique et de tous les extrémismes …. La France a oublié pourquoi elle a fait sa révolution au 18ème Siècle. La France crache sur sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité ou la mort ». Pire, elle chie dessus sans que personne ne s’en émeut. La France ne fait plus rêver personne : elle donne envie de vomir. Certains « bons français » souhaitent partir à l’étranger pour ne plus payer leurs impôts chez nous : belle mentalité ! Les impôts finances les infrastructures dont ils profitent comme tous le monde …. Pendant que ces « bons français » ne pensent qu’à se casser pour une histoire abjecte de pognon, d’autres souhaitent quitter leur terre pour une autre qui saura les accueillir sans les juger, une terre ou le mot « HUMANISME » a encore un sens pour ses habitants. Une terre qui ne serve pas la soupe à la haine.

Vous savez quoi ? Finalement, à cause de cette haine que vous nous vouez, méfiez-vous, elle risque bien de se retourner contre vous…. Tous ces SALES PEDES que nous sommes et qui représentent quand même 8 à 10 % de la population totale mondiale (une minorité hein ? Le croyez-vous vraiment ???) finiront pas en avoir assez de votre violence, de vos agissements, de vos insultes…. La haine ordinaire devra un jour payer sa facture, elle aussi. Avons-nous besoin de vous rappeler ce qui se passe quand on attise la haine ? Avons-nous besoin de vous dire ce qui se produit quand le ras le bol a atteint son niveau limite ???? Continuez votre beau travail : la haine recouvre la France d’une couche épaisse de chiasse immonde qui se sent jusqu’à l’opposé de la planète.

Au final, aujourd’hui, en 2013, c’est 8 à 10% de français qui ont honte de vous, honte de l’image que donne la France au pays civilisés. La France est encore une belle arriérée qui patauge ses escarpins dans la même boue que les républiques bananières.

A tous ces incultes devrons-nous rappeler que vous faites un abus de langage sur l’expression « contre-nature » au même titre que « tenue correcte exigée » ?

Explication de texte à tous les ignares :

Contre nature veut dire Contre Ma Nature ! De même Tenue correcte exigée veut dire tenue comportementale exigée.

– La « tenue correcte exigée » à l’entrée des bars, boîtes, cinémas, et autres lieux publics ou privés ne concerne pas tant là la tenue vestimentaire, mais bien la tenue comportementale : Tiens-toi bien ! Tiens-toi correctement ! Aies de la tenue ! Ca y est ? Ca vous parle cette fois ??? Par vos propos et vos comportements haineux, avez-vous cette bonne tenue ??????

– D’autre part, une relation homosexuelle pour un hétéro est contre SA nature (contre nature) au même titre qu’une relation hétérosexuelle est contre nature pour un homosexuel. La Nature en tant que force qui régit la VIE, n’a rien à voir là-dedans (Ardant Rationnel le démontre bien et avec talent). Capice ??? Comprendo ? Do you undertand ? Verstehen sie Sich ? Dois-je apprendre le Kryptionien pour vous le faire comprendre ? Ou le français n’est-il pas assez explicite pour vous ?

A tous ceux qui brandissent la bible pour justifier leurs propos haineux, j’invite ceux-ci à la relire ! En bon Seigneur que je suis, je vous livre cette dernière en quelques passages, afin de ne pas vous faire perdre de ce temps si précieux consacrés à la haire que vous nous vouez si promptement. http://gaygraffiti.free.fr/?p=1765 – Aurez-vous de cran de nier ces passages ?

Nous sommes militants et défenseurs de nos droits (et devoirs n’en déplaisent aux traîtres qui demandent une autre nationalité pour une basse question d’argent). Nous revendiquons nos droits citoyens. Nous sommes en République. La République a pour fondement la LAÏCITE. Nous sommes tous et tous des citoyens républicains. Cette citoyenneté implique des DROITS et des DEVOIRS. Nous, sales pédés, ne sommes pas ici que pour nous acquitter des seuls devoirs !!! Nous avons des droits inaliénables et entendons bien les obtenir puis les conserver envers, et contre tous avis non républicains et laïques. Qu’on se le disent.

Mais que fait la République ?

– L’homosexualité n’est plus pénalisée en France depuis 1981.

– Elle a été retirée du catalogue des maladies mentales par l’O.M.S. en 1990 (suivre ces liens pour vous en convaincre !)

http://www.sante.gouv.fr/declassification-de-la-trans-identite-de-la-liste-des-maladies-mentales-de-l-organisation-mondiale-de-la-sante.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_troubles_mentaux

– Des lois condamnent à 3 ans de prisons les actes homophobes depuis 2002

– La HALDE n’a d’autres buts que de recenser et aider toutes personnes subissant des discriminations (raciales, religieuses ou ayant attrait à son orientation sexuelle)

– Enfin, des lois dans le code pénal existent contre toutes discriminations dans le monde du travail les articles 225-1 et 225-1-1

http://gaygraffiti.free.fr/?p=347

et

http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000026268210&cidTexte=LEGITEXT000006070719

Enfin :

Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux nous ont offensé.

« Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’il font »

Quand on te frappe à la joue droite, tends l’autre joue.

OK, mais là, y en a marre !

La moutarde nous monte au nez… La Bible parle aussi de la Loi du Talion, qu’on se le dise….

La violence en réponse à la violence ne paie pas, mais elle fait du bien parfois.

La loi du Talion est aussi cité dans la Bible. Il serait bon qu’ils s’en souviennent …

Les moins « idiots » d’entre vous l’auront bien sûr compris, ces propos ne donnent que dans la provocations.

Ils forcent à la réflexion pour ceux qui sont encore doués d’un cerveau capable de produire autre chose que de la haine.

Pour les autres, ceux incapables de miséricorde et d’humanisme, ceux qui n’ont rien compris à la Parole du Christ ou de Mahomet, dommage, ils sont irrécupérables : les voies des Enfers leurs sont toutes grandes ouvertes…

Les Sales Pédés.

Quelques liens à l’attention des ôbtus.

Comprendre l’homosexualité : http://fr.wikipedia.org/wiki/Homosexualit%C3%A9

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Mariage pour tous: une figure d’extrême droite se suicide à Paris

L’essayiste et historien français Dominique Venner, figure d’extrême-droite opposée au mariage homosexuel, s’est suicidé avec une arme à feu mardi devant l’autel de la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’auteur de nombreux livres et éditeur de plusieurs revues, âgé de 78 ans, a laissé une lettre près de lui.

Selon les premiers éléments de l’enquête et la police, Dominique Venner s’est donné la mort avec un pistolet automatique peu après 16h00. Sur son blog, il a posté le jour de sa mort un texte appelant à manifester dimanche prochain contre la loi autorisant le mariage aux couples homosexuels.

Mais il jugeait aussi qu’il ne fallait pas « se limiter au refus du mariage gay », et que le vrai « péril » était l’immigration, qu’il assimilait à un « grand remplacement de la population de la France et de l’Europe », une référence apparente à l’immigration d’origine extra-européenne.

« Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines », écrivait-il.

Cathédrale évacuée

Le recteur de la cathédrale, Patrick Jacquin, a précisé à l’AFP que le suicidé avait posé une lettre sur l’autel, dans le choeur, à l’attention des enquêteurs, avant son suicide. « On ne le connaissait pas, ce n’était pas un fidèle de la cathédrale », a-t-il expliqué.

Haut lieu touristique, la cathédrale Notre-Dame de Paris a aussitôt été évacuée, sans incident, a dit une source policière , mais on ignorait le nombre exact de personnes qui se trouvaient à l’intérieur. Selon un touriste américain présent sur place, il n’y a pas eu de mouvement de panique lors de l’évacuation de l’édifice.

Personnes « à bout »

Toutes les messes ont été annulées jusqu’à 20h00, heure à laquelle était prévue une « veillée pour la vie » avec les évêques de la région Ile-de-France. « On va prier pour cet homme comme pour tant d’autres qui sont à bout », a ajouté Mgr Jacquin.

Suicide Notre-Dame : un geste « politique » selon Marine Le Pen

Le Point.fr – Publié le 21/05/2013 à 19:25

La présidente du Front national considère que l’essayiste d’extrême droite Dominique Venner s’est suicidé pour « réveiller le peuple de France ».

Marine Le Pen (FN) a exprimé mardi son « respect » à Dominique Venner, l’essayiste d’extrême droite qui s’est suicidé avec une arme à feu dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, en voyant dans son geste « éminemment politique » une tentative de « réveiller le peuple de France ». « Tout notre respect à Dominique Venner, dont le dernier geste, éminemment politique, aura été de tenter de réveiller le peuple de France. MLP », a écrit la présidente du Front national sur son compte Twitter. Marine Le Pen a envoyé un autre tweet, vingt minutes plus tard : « Il n’en demeure pas moins que c’est dans la vie et l’espérance que la France se redressera et se sauvera », a-t-elle écrit. Elle a aussi réaffirmé que ce geste avait « une connotation politique », même si « c’est un geste regrettable ». « J’ai lu son dernier texte, il est assez poignant », a ajouté la députée européenne.

Sur son blog, dans un billet daté de mardi, Dominique Venner écrit qu' »il faut bien voir qu’une France tombée au pouvoir des islamistes fait partie des probabilités » et que le « combat » des anti-mariage homo « ne peut se limiter au refus du mariage gay ». « Il faudra certainement des gestes nouveaux, spectaculaires et symboliques pour ébranler les somnolences, secouer les consciences anesthésiées et réveiller la mémoire de nos origines. Nous entrons dans un temps où les paroles doivent être authentifiées par des actes », ajoute-t-il. Dominique Venner avait milité dans les années 1950 au sein du mouvement nostalgique du pétainisme Jeune Nation et avait été proche de l’OAS. Il était un théoricien très respecté au sein de la mouvance d’extrême droite, notamment pour ses écrits, comme Pour une critique positive, dans les années 1960.

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Et voilà !

Après cet acte insensé (qui est une tragédie, ça c’est sûr. Personne ne peut applaudir un suicide !!!) l’opinion publique sera une fois de plus manipulée.

Manipulée car son attention sera portée uniquement sur cet extrémiste et son acte idiot faisant ainsi oublier tous les suicides provoqués chez les homosexuels, depuis tant d’année, par celui-là même qui utilise le suicide comme une arme pour les combattre.

Ce monsieur bénéficie des média pour relayer son acte. Qui se préoccupe de tous les gays mort dans l’indifférence, tués par l’homophobie dont certains font preuve jusqu’à la haine ??

Le suicide de Benoît, relayé ici, est un exemple parmi tant d’autres. c’est l’exemple de trop ! Benoît ne s’est pas suicidé : c’est un meurtre !!!!

Il a été assassiné par tous ces homophobes qui l’ont mené jusque là ne lui laissant aucune chance de vivre sa vie et de s’épanouir en tant que GAY. Chaque homophobe est un assassin ou, tout au moins, est complice d’assassinat. Aucun homosexuel ne se serait suicidé s’il n’avait pas vécu durant tant d’année le harcèlement homophobe de ses proches et / ou du reste de la société qui l’entourait.

Désolé monsieur Venner : Votre argument par votre acte ne tient pas ! Nous le disons, un jour l’homophobie devra payer la facture de ses actes. Des lois existent, il faudra bien les mettre en application un jour et ce jour-là, nous seront là pour réclamer enfin que justice soit faite, ne vous en déplaise et n’en déplaise à tous les homophobes.

Quand à la famille de monsieur Venner, nous présentons nos sincères condoléances.

Dommage que personne ne lui ait fait entendre raison en lui montrant la voie de l’humanisme plutôt que celui de la haine, ça l’aurait peut-être sauvé… Une fois de plus aucune mort ne justifie la haine… Cherchez bien dans la parole du Christ….